N°22 - Ensablés

Mardi 1er septembre (Bon anniv' Flo!), on est tous les deux en journée de repos (day off pour les intimes). Plutôt cool jusque-là. Alors voilà le planning :

• une grasse mat' (qui a duré jusqu'à 8H30 à mon plus grand désespoir)
• puis, découverte d'une nouvelle plage un peu plus "sauvage" à quelques kms de Broome

14H, nous voilà partis au nord de Broome dans le but de tomber sur une plage ressemblant à ça :

On espère s’arrêter bien avant Willi Creek, une plage réputée pour la présence de crocodiles !!!

Pour essayer de rejoindre cet endroit paradisiaque il faut emprunter ce genre de route :

Pas d'inquiétude, avec notre 4x4, ça se fait très facilement :-)

Tout au long de cette route, il y a des plages qui ont l'air magnifiques. Cependant, pour y accéder il faut traverser des propriétés privées.

14H30, ça fait plusieurs kms qu'on longe la côte sans pouvoir accéder à la plage ... -_- ça commence à être long, on n'a pas prévu de passer notre day off dans la voiture ! A chaque fois qu'on pense pouvoir rejoindre la mer, la route finit par être bloquée avec un panneau nous interdisant l'accès.

On finit par voir une ouverture : c'est l'entrée d'un conservation park. Celui-ci a l'air de nous permettre d'accéder à la mer. On décide de tenter malgré la pancarte nous conseillant de faire attention aux crocodiles. Tant pis, on ne se baignera pas !

Ça y est, on est dans le conservation park... On emprunte des chemins de terre/sable tout en essayant de rejoindre la plage qui reste toujours difficile d'accès : chaque chemin reste parallèle à celle-ci mais ne va pas du tout vers elle. On ne se décourage pas pour autant même si nous nous éloignons de plus en plus de l'entrée du parc (qui aurait cru que ça serait si laborieux d'aller à plage ?! pas nous en tout cas !).

Et là, le chemin de terre/sable se transforme en un chemin de sable. On (je tiens à signaler que François est le conducteur) met notre voiture en mode 4x4 afin d'assurer le coup mais... la voiture n'avance plus ! Elle est totalement ensablée !!!!

Bref, on est bloqués au milieu de nulle part avec quelques bières chaudes (beurk !), 2L d'eau, 2 pommes et des gâteaux secs. Il est 15H ! 

   

Heureusement, on est équipés d'une pelle et d'un high-lift jack (cric spécial pour 4x4). Alors c'est parti : on soulève les roues pour pouvoir mettre du sable en dessous de manière à les surélever. Ce premier essai fut un échec.

On ne se laisse pas abattre pour autant, on s'éloigne de la voiture en espérant trouver quelque chose faisant office de planche afin de nous sortir de là. En s'approchant de la mer, on tombe sur des rochers, en les regardant de plus près on s'aperçoit qu'ils ont une première couche qui s'arrache facilement et donne des pierres planes et épaisses. On commence les allers retours (pas évident quand il faut porter des choses lourdes tout en marchant dans le sable).

On essaye d'en ramener un maximum et on les place sous les roues.

   

Deuxième essai : la voiture a bougé (ESPOIR) ! Mais si peu...C'est pas grave, on continue. On essaye d'allonger le lit de pierres sous la voiture, histoire de former comme une voie de garage.

On multiplie les tentatives mais rien n'y fait !

Il est 17H, on est toujours bloqués et la nuit ne va pas tarder à tomber (elle commence à tomber vers 17H30). Que faire ?

Dans notre malheur nous avons de la chance : même s’il est faible, nous captons un signal ! (Oufffff). On envoie un message à nos colocs afin de leur donner une idée de l'endroit où on est bloqués. Puis ayant vu qu'il y avait une habitation au loin, on décide d'y aller avant la tombée de la nuit dans l'espoir que les proprios aient un 4x4 pouvant nous tracter et nous sortir de là. Après 15 min de marche, on se rend compte que celle-ci est bien plus loin qu'elle n’en avait l'air. De plus, pour y accéder il faudrait traverser des endroits marécageux avec une probabilité de présence de crocodiles un peu trop importante ! On est d'accord, c'est bien trop risqué, on fait demi-tour. 

Il fait de plus en plus sombre, on ne se parle pas, on trace notre route en espérant rejoindre la voiture au plus vite. La nuit tombe, les animaux nocturnes s'éveillent et font de plus en plus de bruit. On regarde l'heure : ça fait 20 minutes qu’on marche. On aurait déjà dû tomber sur notre voiture ! On évite toujours de se parler (sûrement pour éviter de se transmettre notre panique). On décide de revenir sur nos pas. Par chance (encore une fois), on finit par reconnaitre ce fameux chemin dans lequel notre voiture est ensablée : OUF elle est là !  

Nos colocs nous appellent au moment où on rejoint la voiture, ils veulent venir nous chercher. Le problème, c'est qu’on n’a pas une idée assez précise de l'endroit où on est, qu'il fait nuit et qu'ils risquent de se bloquer à leur tour. On décide de reporter le sauvetage à demain matin et de dormir dans notre tente de toit. Après tout on a encore de quoi survivre : un peu d'eau et des bières !

   

Mercredi 2 septembre 

Ça y est, c'est le matin, il commence déjà à faire très chaud et pourtant il est à peine 8H ! Même si Jono (notre coloc) a prévu de nous sortir de là, on préfère ne pas prendre ça pour argent comptant et redoubler d'efforts : on ramène encore plus de pierres et on obtient ce résultat : 

  

Plutôt fiers de notre chemin de pierres, on retente. La voiture bouge (elle bat son record de la veille) mais elle finit par s’ensabler de nouveau ! Entre temps, on a eu des nouvelles de Jono : celui-ci ne pourra pas venir nous chercher avant 15H. Ça commence à être un peu tendu car le soleil tape de plus en plus et l'eau manque. Il faut vraiment qu'on sorte de là.

Après (encore une fois) de multiples essais, on aborde une nouvelle méthode: les branches. On est entourés de petits arbustes avec des branches qu'on peut mettre au-dessus des pierres afin de faire un support plus solide. Let’s go ! On récupère un maximum de branches en les arrachant (en plein cagnard évidemment).

François a une méthode bien à lui pour les transporter (le manque d'eau commence à lui monter à la tête…).

   

   

   

   

   

(Classe la pose...)

(C'est plus efficace que la "danse de la branche") 

A notre grand désespoir, cette technique ne fonctionne pas non plus : les branches finissent par être « polies » par les roues qui patinent dessus. Du coup, on ne s’enfonce plus dans le sable (youpi…) mais on n’avance pas pour autant (pas youpi).

On est claqués.

Plus d’une journée qu’on est ici, sous le soleil à soulever la voiture, à marcher dans le sable en portant des pierres, à arracher des branches à mains nues. On a mangé une pomme chacun et bu tout ce qu’on avait (bières comprises). C’est là fin, on va MOURIR ! (F_ _ k !!! on aurait dû regarder Man vs Wild…).

Ou pas.

Car c’est à ce moment qu’on entend une voiture qui arrive. Oh My God !!!!! C’est lui, Dieu !

Bon, pas vraiment Dieu, c’est notre coloc qui nous a retrouvés. Et puisqu’il a de l’eau fraiche, c’est tout comme. Bref, à l’aide d’une corde, il tracte notre voiture hors du sable (il devait manquer à peine 1 mètre pour nous en sortir seuls, c’est frustrant…).

Sur le retour, on profite du conservation park et de ses paysages. 

   

On est bien contents d'enfin s'en sortir. La prochaine fois, on y réfléchira à deux fois avant d’aller à la mer.

Comments

[Alain]

Si vous avez des tapis de sol, ça peut faire l'affaire des fois. 😉